Faire son Tambour Chamanique
Faire son Tambour chamanique est un moment à vivre.
En premier il faut choisir la peau (le mien est en peau de bison et celui de ma femme en peau de daim).
Ensuite, il faut travailler sa peau, c’est à dire, la découper et lui enlever les poils. Une belle séance d’épilation, à la “mano” !!!!
Ensuite, il faut préparer le cercle en bois sur lequel on posera et tendra la peau.
Celle-ci sera attachée à l’aide de 16 lanières (autant que de perches dans une hutte !!!), toujours en peau.
Ces lanières seront ensuite regroupées 4 par 4 et l’ensemble formera une croix qui, avec le cercle du tambour symbolise la roue de la médecine et les 4 directions.
Faire son Tambour est un travail sur soi
Approcher la peau de l’animal n’est pas facile pour tous. Quelqu’un a pris la vie de cet animal et, faire un tambour chamanique avec sa peau, c’est un peu comme si on lui re-donnait une nouvelle vie. Un cadeau pour lui, pour sa famille. Mais pour celui qui va travailler la peau, c’est un lien avec la mort, avec la vie.
Ce moment d’intériorité appartient au créateur du tambour. Un moment de communion avec l’animal et son esprit qui sera présent tout au long de l’atelier.
Travailler la peau est un moment oû l’on est seul avec l’animal.
Faire les lanières est un moment de partage, de travail en communauté car on va chacun s’aider à couper les lanières pour son tambour.
Un peu comme dans la vie oû à des moments on est seul et à d’autres oû si l’entraide n’est pas présente, rien n’avance, rien ne se fait.
Et un Tambour n’est pas fait pour soi.
Le Tambour est le reflet de son créateur
Chaque tambour est différent.
Il est le reflet de son créateur. Reflet qui ressortira tout au long du processus de fabrication.
Au créateur, de prendre le temps qui lui est nécessaire pour intégrer ce qui ressort de lui, en prendre conscience avant de poursuivre l’atelier de création.
Cette étape de mise en conscience est importante. Indispensable même pour que le point dissonant soulevé puisse se résorber.
Des exemples ?
Vous avez du mal à tenir des liens avec votre entourage ou à en créer de nouveaux ? Vos lanières vous le diront.
Votre vie part dans tous les sens ? Où sera la croix de votre tambour ?
Votre manière d’être pourra aussi se révéler. Si vous n’osez pas prendre votre vie en main, vous aurez du mal à prendre en main votre tambour lors de sa création. Oui, c’est du vécu.
Un personne qui n’osait pas prendre sa place a fini par regarder les autres poser et tendre leurs lanières. Enfin jusqu’au moment où j’ai fait un “arrêt sur image” pour que cette personne intègre l’anormalité de cette situation et ensuite de lui permettre de prendre sa place dans le cercle de création de son tambour.
Le Tambour prend vie
Un tambour Chamanique doit prendre vie. Pour ce faire, le Chaman va organiser une cérémonie pour apporter la vie à votre Tambour et aussi pour remercier l’esprit de l’animal qui a donné sa vie pour ce tambour.
Cette cérémonie est un moment de reliance.
Ensuite, vous le verrez prendre sa forme définitive et sa tonalité.
Vous aurez à l’accompagner, comme on le fait avec un enfant.
Dans sa période de séchage, vous le verrez se tendre et se détendre selon l’humidité et la température de l’air mais aussi selon le lieu.
Le tambour chamanique vit. vous le comprendrez quand vous le prendrez pour en jouer. Oui, il y a des moments où il refusera de vous accompagner… à vous d’écouter le message qu’il vous donne.
C’est arrivé à une amie, qui heureuse de présenter son tambour à sa famille l’avait pris avec elle pour Noël. Eh bien, impossible d’en jouer. Mais le lendemain, de retour chez elle, il était prêt.
Petit rappel pour dire que ce n’est pas un tambour de parade. C’est un tambour chamanique, de soin, de voyage, d’ouverture avec le monde de l’invisible.
Peindre son tambour
C’est une étape que beaucoup de porteur de tambour souhaite.
Peindre son tambour va le transformer et lui apporter une nouvelle sonorité sans retour en arrière.
Avant de vous lancer dans la peinture de votre tambour, je vous préconise de prendre du temps avec lui, d’attendre qu’il prenne sa place.
Cela peut demander plusieurs mois, voire année.
Personnellement, au bout d’un an, j’ai mis une peinture qui symbolise le feu, l’eau, l’air et le tout. Sa tonalité a changé mais pas mon rapport avec lui.
Un autre moment fort est d’aider de nouvelles personnes à réaliser leur propre tambour.
Il est important de réaliser soi-même son tambour. C’est une épreuve puisque le tambour va « absorber » notre énergie. Et le résultat sera un tambour à notre image. Mais là, je n’en dis pas plus. Quand vous vous sentirez prêt, je vous invite à trouver le chaman ou l’homme médecine qui vous accompagnera à faire votre tambour.