Rencontre avec le Venado
Un périple A la rencontre de ses perceptions…
Printemps 2011: Périple au Mexique
17 avril 2011, nous voici partis pour un périple mexicain qui va changer notre perception de la vie.
Le Tabac nous joue une farce au premier contrôle de police, à l’aéroport de départ. En effet, ma tabatière de Mongolie, qui a une forme ovoïde, en pierre taillée et avec une petite cuillère métallique fixée au bouchon devient au scanner de police une grenade !!!!
Arrêt de la ligne de contrôle. Appel de la police et passage d’un chien au cas où le contenu ne serait pas du tabac. Juste un peu de stress et de temps, mais on finit par passer. J’apprécie l’appel du pied de la médecine.
Jusqu’au 22 avril, nous jouons au touriste avec un petit circuit qui nous permet de rentrer dans l’énergie du pays, de côtoyer des Mexicains et de sentir, ressentir l’ambiance générale et qui nous emmène de Mexico à Estacione Catorce, notre lieu de rendez vous pour la semaine chamanique.
La suite de notre périple
Autre clin d’œil. En ouvrant la fenêtre de la chambre de notre premier hôtel, juste en dessous, il y a un magasin « FABRICAS DE LYON” avec, sur le store deux lettres très symbolique : L’alpha et l’Oméga imbriquées l’une dans l’autre.
La visite de la cathédrale de Mexico nous permet de ressentir fortement ses énergies. Perso, mon ressenti est que ces énergies proviennent du temple originel et qui devait être un lieu d’initiation. Mais ce n’est qu’un ressenti perso…
Le Temazcal fait le deuxième jour à Teotihuacan a été un cadeau. Un premier nettoyage et un moyen d’entrer dans les traditions du pays.
Le dernier jour de ce périple, on remonte une gorge pour aller voir la cascade de Tamuls. Cascade sans eau à cette époque de l’année (avril est la fin de la saison sèche !!!). Mais au retour, arrêt et possibilité de nager dans un cenote (une grotte). On ne s’en prive pas, bien au contraire. Le lieu est calme, les énergies sont douces et, magie de l’instant, on se retrouve seuls au fond du cenote, ceci malgré l’affluence touristique.
Je parle d’affluence touristique, mais sur notre parcours, il s’agit principalement de Mexicains. Notre périple est en dehors de tous circuits touristiques classiques.
Arrivé à Estacione quatorce et découverte du groupe
Et le 22, fin de ce périple. Fin mais avec une incertitude sur le lieu de rendez-vous. En effet, impossible de joindre qui que ce soit. Ni Pedro, le chaman qui nous reçoit, ni Eric ou Christophe, un des organisateurs de cette semaine chamanique. Après un peu de stress, d’inquiétude, je décide de lâcher et de laisser faire.
Estacione Catorce est une ville du bout du monde et l’hôtel est vraiment au bout de la ville. Heureusement, arrivés à l’hôtel, Anne, une des participantes de cette semaine, nous accueille. Super. On est bien arrivés au bon endroit.
On fait connaissance et on s’installe dans notre chambre en attendant l’arrivée du reste du groupe qui en fait, est parti dans le désert pour aider à la préparation des prochaines cérémonies.
La soirée se passe à faire connaissance avec le groupe. Petit groupe puisque nous sommes au total 7 en comptant Pedro. 8 avec sa femme Nadia, chamane huichol, qui nous accompagnera tout au long de la semaine. Pedro étant d’origine française, il n’y a pas de barrière de la langue ce qui permettra des échanges intenses et importants entre nous.
8 n’étant pas un chiffre qui convient au groupe (maintenant, je peux le dire !!!). En fait on sera 9. Il s’avère que le 9ième membre du groupe va se déclarer le lendemain, à l’occasion de la hutte d’ouverture. Il fait partie des trois personnes, invités à faire la hutte avec nous. Et en fait, nos chemins vont se croiser tout au long de la semaine et il va participer à toutes les cérémonies de manière active. Que la vie est belle. Et en plus, il est Français, de la même région que notre groupe, parti en Amérique dans les années 90 et aujourd’hui en train de faire un point sur sa vie. Un break dans son existence. Je n’en dirai pas plus. Cela lui appartient.
Première cérémonie
Premier jour dans le désert. Un peu de bricolage pour terminer un abri, surtout à destination du soleil, plus que de la pluie ou d’autre intempérie.
Puis, découverte du Peyotl. Comment il vit. Comment on le récolte …. et, première ingestion d‘un petit morceau avec une marche silencieuse dans le désert. Là aussi, par respect pour cette plante, je ne décrirai pas plus en détail ces opérations, ni même à quoi il ressemble.
Ce désert est plein de plantes assez inhospitalières. Ou, pour le dire autrement, armées pour se défendre et ne pas se laisser faire quand on les approche. Le fait d’avoir une épine dans le bras ou dans un pied car elle a transpercé la chaussure jusqu’au sang, on apprend vite à être présent. A être ici et maintenant avant de poser un pied au sol. Un bel exercice à refaire régulièrement.
Une fin de soirée. Et un nouveau jour se lève. Matinée à nous. Quelques échanges avec Pedro, le tout suivi d’un repas léger. Et départ pour le désert.
A l’arrivée, on se pose. On s’installe. Pedro nous place autour du feu. Il me demande de me mettre face à lui. Ma femme se met à mes côtés. Les autres autour du feu selon leur ressenti.
On allume le feu, démarrage de la cérémonie. La aussi, volontairement, je ne décris pas tous les détails, tout le rituel. A vous de le découvrir si, un jour vous passez par là !!!! On est encore dans l’après-midi. On part en groupe de deux dans le désert pour aller récolter le Peyotl. Juste la quantité voulue pour la cérémonie.
Je rentre à la tombée du jour. Les autres groupes sont déjà là et une partie de notre récolte est transformée en thé qui sera mis sur le feu et consommé selon les besoins dans la nuit.
Pedro nous donne des morceaux de Peyotls à ingérer.
Voilà, on est au cœur de la cérémonie. Cœur qui va durer jusqu’au lever du soleil.
Et durant ce laps de temps, je vais passer à la lessiveuse, avec un bon essorage. Cette plante avant de faire son travail, fait place nette. Elle nettoie. Et je dis qu’elle nettoie en profondeur.
Pedro, avec son savoir et ses Icaros sera d’une grande aide pour passer ce cap.
Ensuite, pour le reste de la nuit, ce n’est que cadeau. Je me fonds dans l’univers. Je fais un avec le grain de sable, avec l’arbre, avec les étoiles, avec le tout. C’est beau. Les mots sont insuffisants pour décrire le ressenti. En fait, il faut le vivre. Et je vous souhaite, un jour, de le vivre. Ici ou ailleurs.
Le jour se lève. L’aube sur une mer de cactus. Superbe. Instant magique.
Et maintenant, c’est le retour. Retour sur terre, dans nos corps. Le rassemblement de nos corps, de nos énergies, de notre être. Un peu de repos. Et, j’ai eu la chance d’avoir de longues discussions avec Pedro. Discussions qui m’ont aidé à conscientiser ce qui a été vécu cette nuit.
Fin de matinée, enfin je crois. Retour à l’hôtel pour une après-midi de repos. Tout le monde en a bien besoin.
La montée du Quemado
-midiLe lendemain, départ pour Real de Catorce et la montée du Quemado, la montagne sacrée des huichols.
Trajet à pied qui dure environ 3 h. La montée n’est pas des plus facile. Un cheval fait partie du groupe et aide à porter les sacs et de temps en temps des marcheurs. La dernière ligne droite se fait à pied. Une belle montée finale avant d’arrivée à l’entrée du sanctuaire sacré.
Pedro et Nadia nous ouvrent les portes de ce sanctuaire, pour entrer non pas en visiteurs, mais comme invités.
Un rituel a lieu sur la montagne et, cadeau de Pedro : Il me demande de partager ma pipe sacrée, ma Chenupa avec le groupe. Un cadeau qui fait plaisir au cœur et qui a permis à chacun de poser des intentions, en plus de celles données lors du rituel.
Retour à la ville. Une soirée et une matinée pour jouer au touriste. Je dis bien jouer. Une manière de ne pas sortir de cette semaine initiatique. J’ai joué un rôle, en conscience, durant quelques heures. Ma femme et moi en avons profité pour faire des achats auprès des indiens et dans les différents magasins de la ville. Le groupe n’aurait pas été aussi centré, aussi présent, cette matinée aurait pu nous disperser et avoir du mal à reprendre la suite. Mais ce n’a pas été le cas.
Retour à l’hôtel Altiplano de Estacione Catorce. Après libre de repos
deuxième cérémonie
Le lendemain, deuxième cérémonie dans le désert. Même rituel. Même séquencement, du moins jusqu’à la tombée de la nuit. Jusqu’à l’instant où l’on arrive au cœur de la cérémonie.
Un nouveau lessivage. Mais qu’est-ce qu’il peut bien encore trouver à nettoyer ? Et en plus c’est un gros morceau. Je n’ai pas eu le même ressenti, ni le même vécu qu’à la première cérémonie, mais là encore des enseignements.
Le tabac est une plante qui m’accompagne.
Les vérités se font jour. Se mettent face à moi. J’ai un choix à faire : Y aller à fond ou pas du tout. Mon choix est fait. De nouveau en symbiose avec le tout.
Et le lendemain, un magnifique lever de soleil. Fermeture de la cérémonie en fin de matinée, juste avant le départ.
Retour à l’hôtel pour une après-midi de repos. Enfin presque, puisque qu’il y a un Temazcal de clôture de cette semaine pleinement initiatique.
Le retour en France
Et le lendemain, les premiers adieux : Le neuvième membre du groupe prend la route vers la Californie. Lieu de vie de ses enfants. Et pour nous, adieu à Pedro et à Nadia et retour à Mexico. Un peu de shopping pour meubler ce dernier jour avant de reprendre l’avion pour la France.
Ce groupe a été magique. C’est un peu comme si on se connaissait depuis la nuit des temps. On n’a fait que se retrouver. Se réunir à nouveau, ici, au Mexique, dans le désert de Wirikuta, chez les Huchiols.
Aujourd’hui, je continue à intégrer les enseignements reçus. Je ressens des changements dans ma position, dans ma manière d’être. Tous positifs. Il en est de même pour les autres membres de ce groupe.
Et vous, lecteur de cette page. Seriez-vous tenté de savoir quel enseignement j’ai pu recevoir? Aujourd’hui je ne suis pas prêt à tout échanger. J’ai mon « jardin secret » que je respecte. Peut-être que si un jour nos routes se croisent, aurons-nous le plaisir d’échanger et ainsi d’en parler ? Mais laissons la vie en décider.
Je vous souhaite simplement de pouvoir vivre cette expérience de vie, de se retrouver au cœur de l‘univers. Au cœur du tout. Dans l’amour infini.